PRÉNOM(S) grimes ; des saletés, de la crasse, l’indésirable.  NOM vancamp, le nom moche et pas poétique  ÂGE vingt années et des poussières d’étoiles LIEU DE NAISSANCE un vancouver plein d’ethnies, plein de rêves parfois enfouit six pieds sous terre. un canada maintenant loin des yeux. SITUATION FINANCIÈRE elle a pas beaucoup d'argent, alors en dehors des cours, elle travaille dans une boutique où s'entremêlent vêtements et objets vintages et créations récentes au goût des années quarante et cinquante sur brick lane, à shoreditch. c'est moins connu de tous, mais elle travaille aussi sur appel au ronnie scott's comme serveuse. l'art d'essayer de faire de l'argent en jonglant entre deux boulots et les cours.   SITUATION FAMILIALE grimes elle a qu’une maman et qu’un papa. pas de petit frère, pas de grande sœur, rien. elle toute seule et puis c’est tout, mais ici, c’est réel. papa et maman sont sur un autre continent, alors le mot alone, il prend tout son sens, maintenant. ORIENTATION SEXUELLE les hommes. grands, petits, maigres, massifs, cheveux longs, courts, elle est pas difficile. elle juge pas parce qu'elle sait ce que sait, se faire juger. ÉTAT CIVIL parce que personne veut sortir avec un fille portant le prénom de saleté, elle est seule. DIVISION plastic art division SPECIALITES peinture et photographie BOURSE ô non, elle a pas eu cette chance, la petite. ses parents l'aident un peu à payer pour les cours, mais sinon, c'est de l'argent gagné elle-même qui sort de ses poches  ANNEE D'ETUDES c'est sa deuxième année, ici et elle n'a fait aucune autre étude avant, trop jeune pour savoir quoi faire, trop déprimée pour se lancer.

Elle a l'air triste au visage, Grimes. Elle a le pas léger, le pas discret, le silence d'une muette, mais le regard teinté d'une palette d'émotions distinctes. Froideur, désespoir et la joie, par-ci, par-là, une fois de temps en temps, qui pointe le bout de son nez. C'est qu'elle aime pas être seule, c'est là que ses démons reviennent la hanter, c'est là qu'elle est si vulnérable. C'est dur, pourtant, de se faire des amis, quand on est si différente. Différente d'origines, différente de nationalité, l'accent canadien qui colle à ses paroles comme la peste avec les gens au Moyen Âge. Différente de style, de goûts, de tout. Elle est friande du vintage, du burlesque, de la peinture, de la photographie, des arts en général, d'Halloween, des 20's aux 90's. Grimes, c'est une fille pétillante, vraiment. Faut croire qu'elle aurait dû faire théâtre à la place, parce que son petit rôle de solitaire, elle le tient bien. Mais c'est pas sa faute, vraiment. Les gens différents sont toujours moins intéressants, ça en a tout l'air. Les élèves arrivent pas vraiment à la cerner, elle change de style comme de chemise, aux envies, aux sentiments. Elle a toujours cet air un peu perdu au visage, le regard triste, lointain.  Des fois, on la surprend dehors, une cigarette entre les lèvres, pensive. Elle fume pas beaucoup, elle sait que c'est mauvais, quand elle prenait des cours de chant jazz, sa prof lui répétait toujours que son ennemi numéro, c'était tout ce qui se fumait. Ô, il y a longtemps qu'elle a arrêté de pousser la chansonnette, bien que cela lui manque, quelques fois. Elle préfère se concentrer sur ce pourquoi elle est au RCA. Des fois, Grimes, elle voudrait sourire pour de vrai, tous les jours, pour réchauffer les coeurs, pour montrer qu'elle arrive à traverser les épreuves de la vie. Mais c'est difficile. Avec ses proches amis, ça lui arrive souvent, de rire aux larmes, d'être heureuse, de plus penser à ses problèmes. Elle aime parler. De tout, de rien, sauf d'elle. Pour connaitre ses petits secrets, faut gagner sa confiance. Sinon, c'est motus et bouche cousue. Grimes, c'est la coréenne seule dans son coin, c'est celle à l'accent canadien, c'est celle qui a l'air triste. Mais c'est une belle découverte, cette fille.

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Le quart d'heure décisif

Vous entrez dans le bureau, c'est l'heure de passer votre entretien, l'examinateur est assis, là, à son bureau, il vous attend, vous salue poliment et vous invite à prendre place. C'est maintenant que tout va se jouer. Votre place ici, votre avenir... Vous avez quinze minutes, top chrono. Pourriez-vous vous présenter en quelques mots ?  Bonjour, je m'appelle Grimes Vandamp et je suis originaire de Vancouver, au Canada. Je suis passionnée par toutes les formes d'art, comme la plupart des élèves ici, mais plus particulièrement la peinture et la photographie. Je pratique sérieusement ces deux disciplines depuis l'âge de douze ans et je crois encore avoir beaucoup à apprendre. D'accord, très bien. Et pourquoi le Royal College of Art ? Pourquoi Londres ?  Et bien, pour vous dire franchement, RCA m'intéresse depuis environs deux ans. Je faisais des recherches pour diverses écoles d'arts et celle-ci a dès les premiers instants attirée mon attention. Les programmes sont fort complets, il n'y a que de bons commentaires à propos de l'enseignement et des politiques de l'endroit et je dois avouer que le fait que vous soyez situés à Londres est un plus, puisque cette ville fourmille de créativité et de talent. J'ai su dès le début que je voulais poursuivre des études ici et me plonger enfin à cent pour cent dans les arts. Intéressant... Avez-vous des modèles? D'où vous vient votre inspiration pour créer ?  Étant peintre, j'admire tout particulièrement les œuvres de Van Gogh et de Dorothea Tanning. J'aime cet univers un peu sombre et pourtant rêveur de ces artistes et ils m'inspirent beaucoup. Les peintures de la renaissance sont aussi une source d'inspiration. En peinture comme en photographie, je travaille beaucoup avec la musique et à l'instinct, aux sentiments. J'aime me promener dans la ville, appareil photo à la main, et pouvoir  me laisser porter par l'air de certaines chansons ainsi que par mes émotions. Voilà pourquoi je crois pouvoir affirmer m'investir corps et âme à mes projets et à ce que j'aime. Qu'est-ce qui est le plus important dans votre vie ?  Aimer. Pouvoir apprécier chaque parcelle du travail que je fais, mais aussi pouvoir aimer toute personne à sa juste valeur, aimer la vie, m'aimer. Dès qu'il n'y a plus d'amour, il n'y a plus de coeur. Pourquoi continuer quelque chose si l'envie n'est plus là ? Aimer, c'est ce qui me fait avancer, c'est ce qui me pousse à me sacrifie, à me dépasser. C'est peut-être idiot, que de baser une vie sur cette simple chose, mais je crois sincèrement que dès que nous aimons, nous vivons. Préférez-vous travailler seule ou en équipe ?  Je m'adapte facilement, bien que je préfère de loin travailler seule sur une toile ou partir seule photographier la ville. Une fois de temps en temps, je ne dis pas non. Cela m'aide à voir le point de vue des autres sur un même sujet ou simplement me donner de nouvelles idées. La collaboration des autres est toujours la bienvenue.  Avez-vous des rituels, des petites habitudes qui vous permettent de vous sentir mieux ou de diminuer le stress ?  À coup sûr, écouter de la musique. Partout où je vais, j'aime avoir les écouteurs sur les oreilles. Je suis peut-être coupée du monde, mais ça me donne l'avantage d'être centrée sur moi-même, de réfléchir, de m'évader. Lorsque je suis chez moi, je me fais une tisane. Ça apaise et ça dénoue la gorge trop serrée par les émotions. Quel(s) moyen(s) de transport utilisez-vous pour vous déplacer en ville ?  J'utilise le métro ainsi que la marche, parfois un taxi quand il le faut réellement, mais je préfère de loin les deux premières options. J'aime bien le vélo, l'été, c'est pratique et écologique. De plus, ça me fait faire du sport, ce qui est un plus.  Quel est votre souvenir d'enfance le plus marquant ?  Lorsque j'ai eu mon premier appareil photo, à l'âge de dix ans. Dès que je l'ai eu entre les mains, il ne m'a plus quitté. Je me souviens que mon père me disait souvent de réfléchir à ce que je voulais photographier, car faire développer les photos coûtait cher. Mais je faisais à ma tête, je photographiais tout, je voyais autrement. C'était ces moments de découverte, où j'avais une vision de monde différente. Combien de fois m'a-t-on grondé à cause des piles de photos que j'amassais ? Trop pour m'en souvenir. Je crois que c'est vraiment à cet âge que j'ai décidé que la photographie allait faire partie de ma vie pour toujours. Quelle a-été votre expérience la plus terrifiante ?  Le suicide de mon petit ami, il y a deux ans et demi de cela. J'ai fais la découverte du corps et... j'avoue qu'on n'oublie jamais des images de la sorte. J'essaie de canaliser toute cette terreur et ces autres émotions dans la peinture et la photographie, c'est un échappatoire hautement utile.  Selon vous, qu'est-ce qui est essentiel au travail de l'artiste ? Croire en soi et en ses capacités. Le domaine des arts est impitoyables et dès qu'il y a l'ombre d'un doute chez un artiste, il remet alors tout son travail en question et il peut facilement se faire engloutir dans le tourbillon de la concurrence. J'avoue moi-même douter quelques fois de moi, de mon travail, et je crois que cela arrive à tout artiste au moins une fois dans sa vie, mais je sais où je veux me rendre et j'essaie de travailler la confiance. Quel est votre plus grand projet? Est-ce que ça a l'air idiot de dire que mon plus grand projet dans la vie est de vivre heureuse ? Peu importe si je deviens célèbre grâce à mes toiles ou mes photos. Peu importe si je gagne beaucoup ou peu d'argent. Je ne veux pas finir avec des regrets. Je veux avoir ma vie en mains et me dire que chaque secondes de celle-ci vaut la peine d'être vécue. Voilà mon plus grand projet: être fière de ma vie, être fière de la femme que je deviendrais. En cas d'échec, quels genres de professions pourraient vous intéresser ? J'aimerais bien avoir une galerie d'art, si jamais je ne peux pas devenir artiste moi-même. Pour, au moins, donner la chance à d'autres qui aimeraient percer. Sinon, je ne sais pas. Je crois réellement que mon avenir est dans le domaine de la peinture ou de la photographie et je ne me vois pas abandonner. C'est ça ou rien, comme on dit souvent. Une dernière petite question pour finir, quels sont les trois artistes auxquels vous aimeriez un jour être comparé ? Et pourquoi ? J'aime énormément le photographe Taïwanais Angex Lin et je trouve que son style est beaucoup terre à terre. Il ne cherche pas à avoir des mises en scène remarquables. Il se contente de se promener dans les villes et de photographier ce qui attire son regard avec toutes sortes d'appareils photos. J'aime ce genre de principe et je partage donc son goût pour tout ce qui est simple. Je trouve qu'il arrive à faire ressortir la beauté dans les choses du quotidien et j'adorerais arriver à faire les mêmes choses. Ensuite, il y a Tim Burton et ses créations en tout genre. J'aime sa polyvalence dans plusieurs domaines de l'art et je trouve que c'est un artiste accomplit, qui ne renonce jamais et qui reste fidèle à son style tout en se permettant diverses expérimentations. De plus, son art est assez sombre et ce côté m'attire grandement. Me faire comparer à lui serait une preuve de ma polyvalence dans les domaines artistiques que j'aime. Il est difficile de trouver un troisième artiste, à vrai dire, mais j'avoue que si l'on pouvait tout simplement me comparer à moi-même, ce serait l'essentiel. Cela me prouverait que j'ai enfin atteint mon but de me trouver, de trouver ma voix à travers tous ces talents.

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PRÉNOM/PSEUDO COULEUR CERISE ÂGE dix-huit ans OU AVEZ-VOUS DÉCOUVERT SO ? BAZZART VOTRE PERSONNAGE EST... inventé, mes agneaux UN PTIT MOT ? dé (c’est un petit mot ) OH et pis si vous voulez des liens, ce serait cool ! j'suis ouverte à tout, j'aime les trucs dégantés, surtout, si vous voulez, on se fait du brainstorm par mp  .

Un personnage atypique, pour une très jolie fiche, au final.
J'ai pris plaisir à la lire, même à huit heures du mat en buvant mon thé, ce qui est un exploit en soi, ahah. Elle donne un peu envie de déprimer, mais elle sort du lot et est très bien écrite, donc je ne peux que te valider
J'espère que tu te plairas parmi nous